Les Trophées RSE AXA récompensent la Maison RoseUp

Aurélie Benoît-Grange, directrice de la Maison RoseUp de Paris, distinguée par le prix « Coup de Cœur » des Trophées RSE AXA Île-de-France 2022, répond à nos questions en détaillant les activités des Maisons RoseUp et l’impact de cette récompense pour l’association. 

Quand, Comment, par qui et pourquoi RoseUp a-t-elle été créée ?

L’association RoseUp existe depuis 11 ans, elle a été créée par Céline Lis-Raoux, journaliste, et Céline Dupré, qui travaillait en agence de communication. Lorsque Céline Lis-Raoux a appris qu’elle était touchée par un cancer, elle a constaté qu’il était difficile de trouver des informations sur cette maladie et a donc décidé de créer un magazine, réalisé sur le temps de son arrêt maladie. Rose Magazine a pour objectif d’expliquer la maladie et les traitements au grand public, et de tenir le rôle de “compagnon de poche” à l’hôpital. La ligne se veut chic et féminine.

Par la suite, les lectrices ont écrit à Céline pour exprimer le besoin d’avoir des conseils en face à face. Elles avaient envie d’un lieu complémentaire de l’hôpital, qui serait comme une vraie maison où les femmes atteintes de cancer pourraient avoir des échanges entre elles.

C’est ainsi qu’est née une première Maison Rose, à Bordeaux en 2015, puis une deuxième à Paris en 2019 et enfin une troisième, digitale, en 2022. Les Maisons Rose ont pris le nom de Maisons RoseUp en harmonie avec l’Association RoseUp, et surtout pour ne plus être associées au seul cancer du sein, car nous accompagnons les femmes touchées par tous types de cancers.

Nous nous sommes positionnées sur la prévention tertiaire : il s’agit d’aider ces femmes à supporter les conséquences de la maladie, les effets secondaires, et à gérer l’après.

Quelles sont les activités de la Maison RoseUp de Paris ?

Dans nos 230 m², à Paris, nous avons mis en place 4 familles de dispositifs :

• L’information sur le cancer, avec café sexo, café hormonothérapie…
• Les soins de support avec nutrition, avec activités physiques, art-thérapie, socio-esthétique, sophrologie, shiatsu…
• Le retour à l’emploi, en apprenant à soutenir le regard des autres, à gérer la fatigue…
• Un dispositif spécifique dédié aux femmes touchées par un cancer métastatique : quand la maladie devient chronique, nous accompagnons sur toute la période souhaitée, avec des temps d’échange animés par une oncopsychologue, des ateliers nutrition pour les effets secondaires digestifs et du renforcement musculaire.

Cela me tient vraiment à cœur que ce lieu reste gratuit pour les femmes. Quand on est en arrêt maladie, on ne touche pas le même salaire, beaucoup de femmes n’auraient pas les moyens de s’offrir des soins de support que nous leur offrons aujourd’hui.

Si demain on leur demande de payer ces ateliers, elles ne pourront plus venir, elles devront choisir entre remplir leur réfrigérateur et payer leur loyer, ou venir chez nous. 

Quels étaient vos objectifs à travers ce prix ?

La dotation était importante pour financer des ateliers. Vous savez, les subventions ou mécénats ne sont souvent accordés que pour un an… Cela permet donc de pérenniser certains ateliers.

Mais l’opportunité de communiquer était un enjeu en elle-même : plus une femme vient tôt, plus il sera facile de traiter les effets secondaires. En 2019, des femmes nous disaient avoir arrêté leur traitement, car elles le trouvaient trop difficile à supporter. Elles n’avaient aucune information sur les méthodes pour mieux le vivre. Notre objectif est que les patientes connaissent l’association avant même qu’elles soient malades. La communication autour de ces trophées constituait donc une très belle occasion, ne serait-ce qu’avec les collaborateurs AXA qui eux-mêmes se font le relais de nos missions, ou peuvent en avoir besoin directement, pour leurs proches.

La participation aux trophées RSE d’AXA représentait aussi une chance de développer notre réseau, de rencontrer d’autres associations que je ne connaissais pas, avec lesquelles des pistes de collaboration sont possibles.